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HENRI BOURGEOIS-COSTA

Qui êtes-vous ? Que faites-vous ?

Henri Bourgeois-Costa, 47 ans et je vis à Lyon. J'ai une formation universitaire en sciences humaines et en géographie des écosystèmes. Mon parcours professionnel a majoritairement été dans le secteur de l'économie sociale et solidaire, dans les ONG environnementales pour être plus précis. J'y ai assuré des fonctions de développement et management mais également de plaidoyer sur quelques-uns des dossiers les plus chauds comme le retour des grands prédateurs ou les enjeux liés à l'agriculture intensive. Les Rhône-alpins connaissent la FRAPNA (France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes) dont j'ai assuré la direction et où j'ai développé des compétences techniques ainsi qu'une vision holistique des questions environnementales. J'ai rejoint, depuis, Océans sans Plastiques qui est la première ONG à avoir porté la question des pollutions plastiques dans le débat français, il y a 10 ans. J'en suis le responsable plaidoyer, le lobbyiste autrement dit. Cette "spécialité" m'amène aujourd'hui à travailler également avec la Fondation Tara Océan.

Vous l'aurez compris, ce qui me fait me lever le matin professionnellement, c'est cette implication, ce sens de l'urgence écologique et la nécessité de trouver des solutions pragmatiques, réalistes et efficaces pour réconcilier l'homme et son environnement. J'ajouterais que je produis régulièrement des papiers sur ces sujets pour la presse, et en particulier la presse outdoor. Cette transition me permet d'évoquer mon goût pour les activités de pleine nature, trekking, kayak de mer, ski pulka qui me permettent de voyager "by fair means" comme disent nos amis britanniques et de me plonger dans les portions de nature intacte que nous offre notre merveilleuse planète. C'est bien là, dans la nature, que je trouve l'équilibre et l'énergie nécessaires.

 

Comme je le mentionnais précédemment, OsP est la première ONG a avoir travaillé, en France, sur la question des pollutions plastiques. Son champ d'action est orienté vers les décideurs, politiques et économiques, ce qui la rend peu connue du grand public. Elle porte une expertise, qu'elle partage désormais avec la fondation Tara Océan, sur les solutions à développer. Des solutions qui ne consistent pas à nettoyer les océans mais à stopper cette hémorragie de plastique. Et pour ce faire, l'accompagnement des acteurs politiques et économiques est la voie que nous avons choisie.

Pourquoi avoir adhéré à ATR ?

Voyager, rencontrer l'autre, se confronter à son altérité mais également et surtout à l'universalité de son humanité. La découverte des richesses de notre planète ont poussé l'homme à voyager, de tout temps. Aujourd'hui, l'une des formes de ce voyage, c'est le tourisme. L'empreinte environnementale que laissent nos activités a désormais largement dépassé ce que notre planète peut supporter. Et le secteur du tourisme fait partie de l'équation qu'il nous faut résoudre pour ré-accorder activités humaines et préservation de la nature. La volonté d'ATR combinée à mon rôle d'affronter ces défis environnementaux m'a poussé à travailler en tant que partenaire avec elle.

 

Que représente pour vous le tourisme responsable (en général) ?

C'est un tourisme au service de l'humain, qui porte le souci permanent de réduire à zéro son empreinte sur l'environnement.

Se faire labelliser ATR un acte important des acteurs professionnels du secteur, pour tracer un cap d'amélioration permanente. C'est également une démarche de mise en commun des solutions pour rehausser les ambitions.

Le champ est si vaste ... Mais il me semble important qu'ATR s'approprie la question de la biodiversité. Pas seulement celle de la grande faune, mais celle de la biodiversité comme notion complexe. Notre capacité a bien comprendre notre place, notre rôle dans l'immense maillage du vivant dépend de notre capacité à prendre les bonnes décisions en matière de déchets, de réchauffement climatique etc. Mais il ne s'agit pas d'avoir qu'une approche scientifique du vivant. Avec des populations de plus en plus citadines, la rupture avec la nature est de plus en plus profonde et le risque pour le tourisme est de ne la considérer que comme un terrain de jeu. La reconnexion avec le vivant est, sans doute, l'enjeu majeur du tourisme de demain.

Comment agir pour un tourisme responsable ? 

Je vais être volontairement provocateur et évoquer notre décision de réduire drastiquement notre communication sur les réseaux sociaux. Éphémère et superficielle, elle a pourtant un impact significatif sur l'environnement. Pour évoquer des actes plus classiques, OsP a mis en œuvre un plan de réduction des émissions CO2, en ayant notamment massivement recours au télétravail.

Dans une petite structure comme OsP, actes collectifs et individuels sont souvent entremêlés. Cela va des gestes les plus simples comme privilégier la consommation de produits locaux, en vrac, bio (eau du robinet, en-cas à partir de fruit de saison, ...), réduire les impressions et s'approvisionner en papier recyclé certifié FSC, ... jusqu'à la réduction des transports, l'augmentation de la durée de vie des équipements informatiques en privilégiant la mise à niveau, la réparation etc.

L'industrie du tourisme ne sera (je crois) légitime à l'avenir que si elle offre de véritables expériences de vie, qui ne sont pas forcément à être distantes géographiquement. Mais elles devront replacer l'humain et la nature en leur cœur. En somme, le défi de l'industrie du tourisme sera de ne plus être ... une industrie.

D’après-vous, quelles vont être les conséquences du Covid 19 ? Sur la profession ? Sur le monde du tourisme et des TO ?

Cette crise impacte indubitablement les acteurs du tourisme. Nous, à OsP, espérons qu'elle sera l'opportunité saisie par les professionnels pour s'engager dans une profonde mutation écologique. Une mutation que nous sommes, bien sûr, prêts à accompagner.

Le voyage et vous

Quel est votre meilleur souvenir de voyage ? (Une émotion, une sensation, une rencontre ?)

Il y en a tant ... J'évoquerais les regards curieux de ces narvals traversant le fjord Scoresbysund, au Groënland, pour nager à quelques mètres de nos kayaks de mer. Je parlerais de ces éclats de rires partagés avec mon guide touareg, au coeur de l'Adrar N'Ajjers, alors que la barrière de la langue aurait dû nous séparer. Mais plus simplement, le plaisir de partager récemment un café avec ma femme dans un petit établissement auvergnat tenu par une amoureuse de son métier d'accueil.

Quel est votre voyage de vos rêves ou votre prochain voyage ?

Je dois confesser avoir des carnets remplis de rêves de voyage. Mais il y en a un qui surpasse les autres ... Celui d'une immersion hivernale en Haut Arctique, en pleine autonomie pour rencontrer les loups blancs.

 

Ma photo de voyage : Kayak de mer en Corse, un impact environnemental réduit, une expérience de voyage exceptionnelle - Octobre 2013

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