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MARIUS BERNARD HERVÉ

Qui êtes-vous ? Que faites-vous ?

Marius, 32 ans, je suis actuellement en stage chez Vie sauvage depuis le mois de mars pour mener une politique de développement durable, suite à l'adhésion de l'agence à ATR. Je suis fier de pouvoir participer au changement de cap de l'entreprise sur les valeurs d'un tourisme plus responsable. Cette conviction qui m'anime autour d'une économie positive et vertueuse de l'activité touristique se reflète par la licence professionnelle que j'ai suivi cette année dans la conception de produits écotouristiques dépendant de l'ESTHUA d'Angers.

Diplômé d'une licence de Géographie en 2010, j'ai décidé de poursuivre mon apprentissage dans l'hôtellerie-restauration en France, en Espagne et en Californie. Ce rythme saisonnier m'a permis de découvrir de nouvelles cultures et m'a ouvert l'esprit sur le voyage et ses vertus : des rencontres "authentiques" avec l'exploration de nouvelles contrées et du changement de notre rapport à la nature.

J'ai souhaité me reconvertir dans un secteur réunissant mon expérience de voyage et ma sensibilité envers l'écologie. Si dans un proche avenir, j'évolue dans une agence responsable et produisant des offres touristiques "durables" alors je serais le plus heureux des hommes, en participant d'ailleurs à l'effort de groupe face aux enjeux climatiques.

Et même si nos sociétés sont de plus en plus aseptisées par les nouvelles technologies (smartphones etc.) et par notre mode de vie urbain, j'ai toujours essayé de rester connecté à la nature qui m'entoure. Ma racine bretonne en est pour quelque chose, notamment par ma passion pour les animaux, le monde marin et les plaisirs simples de la vie.

Effectuer mon stage chez Vie Sauvage est une équation parfaite entre mes aspirations et mes ambitions professionnelles. Si à mon échelle, je pouvais seulement amorcer avec Jean-Christophe une amélioration de la gestion environnementale interne de Vie Sauvage et de son offre Safari en sensibilisant par exemple les prestataires sur place...mais le chemin pour une transition réussie et intégratrice de tous les préceptes du développement durable peut-être long, il n'en est pas moins passionnant.

Je suis arrivé chez Vie Sauvage dans un contexte particulier avec le Covid-19, le télétravail a été instauré dès ma deuxième semaine. Je n'ai donc eu que quelques jours pour observer la méthode de travail de l'agence. C'est assez frustrant par rapport à ma mission de sensibilisation autour du tourisme responsable. On se contente des visios en équipe pour aborder ces sujets... Cependant, j'ai pu remarquer que Vie sauvage est une agence saine économiquement avec des clients fidèles et reconnaissants du professionnalisme des conseillers (9 employés). J'ai remarqué qu'il y avait peu de Turn Over, ce qui est bon signe. Ils connaissent également très bien les destinations proposées.

Que représente pour vous le tourisme responsable (en général) ?

Selon moi, le tourisme responsable est une prise de conscience de la part de toutes les parties prenantes des impacts que peuvent engendrer le tourisme sur les destinations. Le voyage n'est pas neutre, il engendre des interactions positives et/ou négatives entre l'hôte et le "passant". L'objectif est donc de travailler dans le même sens pour minimiser les impacts néfastes en responsabilisant les tours opérateurs, les réceptifs, les fournisseurs et les voyageurs tout naturellement. Cela passe par une bonne appréhension du voyage : en s'informant sur la destination, sa culture, sur les bonnes pratiques à effectuer, en conservant les gestes éco-responsables du quotidien, voire en compensant ses émissions de gaz à effet de serre si l'avion n'a pas pu être évité. De la part des professionnels et des T.O, le "top objectif" serait de produire un voyage éco-responsable de sa conception à sa réalisation. Mais l'étape de la sensibilisation est essentielle avant toute démarche de production touristique "durable".

 

Pour moi, le Saint-Graal du voyage responsable serait de partir hors-saison dans une destination peu touchée par le tourisme de masse avec un opérateur collaborant avec les populations locales afin que les rencontres soient le plus authentique possibles et dont la nature est préservée le mieux possible des activités humaines. Utopie ? Vu la crise que nous passons, j'espère que nous allons dans cette direction.

Le label ATR est un moyen efficace pour mettre à la lumière du jour les bonnes pratiques des professionnels autour des valeurs du tourisme durable. Le label permet de concrétiser une volonté en action, une parole en acte. Le tourisme est une formidable activité pour y intégrer les préceptes du développement durable, et il a besoin d'institutions fortes pour pousser tous les professionnels dans ce sens. Et l'application des critères du label peut renvoyer à une politique RSE, bien des acteurs nécessitent cet appui d'ATR afin d'enclencher un changement de cap vers un tourisme plus soutenable et responsable.

ATR propose des actions concrètes pour sensibiliser et informer autour du Tourisme Responsable ; et des solutions pour diminuer les impacts néfastes du voyage. La compensation des émissions Co2 en interne et en externe pour l'horizon 2023 (?) rend la certification plus exigeante, ce qui est une bonne chose.

Si ATR pouvait intégrer la réduction à la source en proposant un guide pour élaborer des circuits éco-responsables (Eco-hébergement, mobilités douces, activités respectueuses de l'environnement etc.) dans des destinations dites "durables", le triptyque "éviter, réduire, compenser" serait à l'honneur. Mais je suis conscient qu'il existe déjà d'autres labels sur ces thématiques et la raison d'être d'ATR est dans la démocratisation du tourisme durable afin que les adhérents soient nombreux et engagés. ATR ne doit pas être trop restrictif.

Comment agir pour un tourisme responsable ? 

Actuellement, l'entreprise contribue financièrement à la préservation de la biodiversité en soutenant des associations de défense des animaux tels que l'ASPAS et Sea Shepherd.

Nous allons très prochainement inaugurer notre nouvelle arborescence, via le site web de l'agence, autour du tourisme responsable. On y expliquera nos engagements et notre politique de développement durable et la page sera alimentée par des lectures sur le tourisme durable afin que les clients comme les employés soient sensibles à ces questions.

Au sein de l'entreprise, mon rôle est de coordonner le plan d'action afin que les objectifs soient remplis sur le long terme. Jean-Christophe, le directeur, est une personne engagée personnellement pour un tourisme au visage humain et respectueux de la nature. Je pense que mon rôle est de l'épauler dans l'application des critères du label. Au travers de mon stage, j'espère être le fer de lance avec Jean-Christophe pour que la politique de développement durable soit appliquée et suivie sur le long terme. Bien entendu, les outils du label sont primordiaux pour mener à bien cette mission.

D'un point de vue personnel, je lis beaucoup sur les thématiques du Tourisme Responsable, notamment la plateforme "Voyageons-autrement" que je trouve passionnante. Je suis d'ailleurs ambassadeur du journal "La Feuille de Chou" afin qu'il soit lu par le plus grand nombre.

Au quotidien, même si je suis dans une période transitoire concernant ma formation, j'ai beaucoup voyagé en Amérique centrale et latine lors de ma "vingtaine" (Argentine, Equateur, Guatemala, cuba etc.). Déjà sensible sur ces problématiques, je pratiquais un tourisme soutenable en voyageant avec mon sac à dos, chez l'habitant, en utilisant les transports en commun et en mangeant local. Les activités que je pratiquais étaient pour la plupart gérées par la population locale. Je suis tout de même conscient que ce type de tourisme n'est pas de tout repos et se pratique dans des pays aux infrastructures favorisant le Backpacking (logement chez l'habitant et fort pouvoir d'achat, pour nous voyageurs aux niveaux de vie plus élevé etc.)

Comme j'ai pu le sous-entendre auparavant, il est important de repenser notre modèle de développement touristique, en allégeant nos déplacements à l'étranger qui sont très polluants s'ils sont trop fréquents. Le voyage est nécessaire à l'épanouissement des individus, mais face à nos responsabilités envers le changement climatique, privilégions les circuits courts, en soutenant les initiatives locales et "territorialisées", en développant l'écotourisme près de chez soi ou à l'échelle hexagonale. Parions sur un voyage à l'étranger, de temps en temps, pour découvrir de nouvelles cultures et en choisissant des opérateurs engagés dans le tourisme responsable. Et soyons curieux sur ce qui se fait de mieux, à travers les plateformes sur Internet, chaque destination regorge d'acteurs innovants et engagés, et le prix est de plus en plus abordable. Nous pouvons évoquer, par exemple FlokeoFairTrip qui proposent des références durables (destinations et/ou adresses). Il y a aussi Chilowé qui propose des microaventures. Le voyageur peut de plus en plus s'informer lui-même sur les destinations, mais il peut également avoir recours à des prestataires impliqués sur le sujet de l'éco-responsabilité et composant des circuits clés en main, surtout lorsqu'ils sont labellisés. L'offre devient de plus en plus diversifiée.

D’après-vous, quelles vont être les conséquences du Covid 19 ? Sur la profession ? Sur le monde du tourisme et des TO ?

Je pense qu'il en est fini des charters low-cost, prendre l'avion sera un facteur de différenciation sociale, encore plus qu'il ne l'est déjà.

Les voyageurs vont privilégier les professionnels engagés et labellisés. Soyons malins afin que l'offre soit la plus lisible qu’il ne soit en ne multipliant pas les labels.

Post-crise, je crains que les pays se renferment sur eux-mêmes. Le tourisme domestique aura le vent en poupe, ce n'est pas une mauvaise chose, même si un monde "globalisé" a ses avantages comme les échanges interculturels et la découverte de nouvelles "terres" renforçant la sensibilité écologique des citoyens de notre planète.

Les T.O doivent donc redoubler d'effort afin de proposer des circuits innovants et durables. Reterritorialisons l'activité du voyagiste en renforçant le partenariat avec le réceptif sur place. Une gouvernance et un partenariat sain et de confiance impliqueront une bonne préservation des destinations sur le plan social et environnemental.

Elle a bien entendu une influence sur mon projet professionnel, qui est d'intégrer rapidement post-stage une structure proposant des voyages nature et/ou éco-responsable. La conjoncture économique n'est pas favorable au recrutement, l'espoir qu'un tourisme responsable se démocratise jouera peut-être en ma faveur étant donné mes convictions et ma formation en écotourisme.

Le voyage et vous

Quel est votre meilleur souvenir de voyage ? (Une émotion, une sensation, une rencontre ?)

L'Argentine, la Patagonie, la culture gaucho, une "Estancia" se nommant Rio Mitre, l'odeur d'un Asado, l'émotion d'une journée à cheval au milieu de la pampa : une sensation de liberté, la tête vide de toute préoccupation où l'on vit l'instant présent. C'est l'essence même du voyage, se laisser oublier et vivre comme un enfant.

Quel est votre voyage de vos rêves ou votre prochain voyage ?

Le voyage de mes rêves actuellement est autour de l'observation-nature. J'aimerais aller en Afrique, expérimenter le Safari car je suis un passionné d'animaux sauvages.

Le Japon est un pays qui m'attire, j'aimerai partir à la découverte de l'arrière-pays, avec mon sac à dos et à l'abri de la foule. J'aime leur philosophie autour du karma, sans oublier leur gastronomie. Ils pratiquent cependant la chasse à la baleine mais chaque pays "traîne son boulet".

Ma photo de voyage : Découverte du glacier et sensibilisation sur le changement climatique durant un IceTrek de 6h sur le glacier Perito Moreno - Patagonie, Argentine - Novembre 2015

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